Vivre à Paris

Paris, patrie des premiers restaurants du monde…

Les restaurants sont les vrais enfants de Paris. C’est à Paris qu’ils sont nés. Jusqu’alors, il y avait des cabarets et des tavernes. Dans la taverne, on vendait du vin au pot. Au cabaret, on le vendait « à l’assiette », c’est à dire au détail, sur une table nappée et accompagné d’une nourriture solide. La Fontaine, Molière et Racine allaient par exemple au « Mouton Blanc », célèbre cabaret de la rue du vieux colombier.

D’une manière générale, la vraie cuisine se trouve encore dans les salons privées des nantis, alors que les tavernes et les cabarets ne servent qu’une nourriture sans éclat. Le premier restaurant désigné comme tel ouvre à Paris, en 1765, rue des Poulies (aujourd’hui, rue du Louvre). Le dénommé Boulanger y sert un consommé « restaurant » -c’est-à-dire revigorant- appelé « bouillon du Prince ».

La formule fait florès et Boulanger se découvre vite de nombreux cousins. Mais c’est non loin, au très couru Palais Royal, que le restaurant va bientôt acquérir ses lettres de noblesse.

En 1786, Antoine Beauvillier, qui a commencé dans les cuisines du comte de Provence (futur Louis XVIII) ouvre sa Taverne Anglaise. Dans un décor élégant, la cuisine raffinée à tout à coup pignon sur rue.

Le Palais-Royal devient même l’épicentre de la première gastronomie parisienne, qui va considérablement se développer sous la Révolution. En lieu et places des actuelles boutiques compassées qui roupillent sous les galeries, on trouve ici le glacier Corazza, le Café des mille colonnes, le Café de Foy, Huré, Février, la Grotte Flamande. On trouve surtout le fameux Café de Chartres, lieu de rencontre des royalistes où l’on se régale de vermicelle et de poitrine de mouton aux haricots. Seul vétéran de cet âge d’or, il se nomme aujourd’hui le Grand Véfour

Sentant qu’une nouvelle ère se met en place, les provinciaux montent à Paris pour offrir leurs spécialités. Ainsi peut-on découvrir la Bouillabaisse et la Brandade des Frères Provençaux, à l’angle des rues Sainte-Anne et Louvois…

Ça y est, Paris peut devenir la capitale de la gastronomie…