Vivre à Paris

Petite histoire des autobus

Les autobus apparaissent à Paris, sous Louis-Philippe, dans les années 1830. Les noms des premières compagnies sont charmants : Les Hirondelles, les Gazelles, Les Favorites, les Dames réunies, les Béarnaises, les Citadines, Les Batignollaises, les Constantines, les Tricycles, les Parisiennes.

A l’époque, ce sont encore des diligences à traction animale. Le premier à expérimenter une diligence à vapeur est le dénommé Charles Diez : en 1834, il rallie Paris à Versailles en une heure et quart. En 1853 apparaît le premier bus à deux étages. Tirées par deux ou trois chevaux, les voitures parcourent le trajet Madeleine-Bastille et peuvent contenir jusqu’à quarante personnes.

Peut-être aurez-vous remarqué la différence entre le trottoir et la chaussée, au débouché de la rue de la lune et au niveau de la porte St Denis ? C’est précisément pour que les chevaux n’aient pas trop à peiner qu’on a nivelé une butte trop pentue.

L’année 1853 marque également l’apparition des premiers tramways, grands concurrents des bus. Ces trains urbains, qu’on appelle « chemin de fer américain », deviennent automatiques en 1875 et électrique en 1892. Paris comptera jusqu’à 70 lignes de tramways, mais leur évolution technique sera muselée par l’explosion de la voiture. Les automobilistes finissent par se plaindre de la place prise par les rails au milieu de la chaussée. En 1929 c’est donc le retour du bus, qui remplacera définitivement les tramways en 1937.

Quoiqu’éclipsés par les tramways, les bus n’ont jamais cessé d’exister. De 1887 à 1913, ils ont peu à peu abandonné la traction équestre. Les premiers autobus parisiens à essence apparaissent le 11 juin 1906, sur la ligne Montparnasse-St Germain des prés. Imaginez les bolides : ils montent et descendent la rue de Rennes avec des pointes à 19 km heures !

En 1912, on compte déjà 43 lignes d’autobus et 1000 véhicules qui serpentent dans la capitale. Jamais en reste, les publicitaires voient ici l’occasion d’exercer leur office. Apparaissent ainsi les premières réclames, célébrant les Galeries Lafayette. Moins glorieuses sont les avanies que connaissent parfois les autobus : en 1911, un véhicule plonge dans la Seine depuis le pont de l’archevêché. Bilan : 11 morts.

L’apothéose du bus est sans conteste la fin des années 40. En 1948, on compte quelques 900 millions de passagers par an. Ensuite, c’est le début du désamour. L’augmentation du trafic et les fanfaronnades successives de la Mairie de Paris ont rendu de plus en plus difficile la circulation en autobus. Le bus ne correspond désormais plus qu’à 10 % des trajets parisiens, avec une vitesse moyenne de 10 kilomètres par heure… Mais pour qui aime prendre son temps…