Vivre à Paris

Le Paris des menhirs

Du Paris préhistorique il ne reste strictement rien mais le souvenir de certains mégalithes a survécu dans la toponymie parisienne. Près de l’hôtel de ville, au niveau de la rue Lobau, le Pet-au-diable fut sans doute le plus fameux de nos menhirs. Il aurait été l’objet de plusieurs canulars étudiant, au Moyen-âge: les potaches (parmi lesquels François Villon) déplaçaient nuitamment la lourde pierre et allaient le mettre sur la rive gauche, près de Maubert, à la fureur des autorités, obligées de remettre en place le monstre de pierre.

Ce pet-au-diable avait des « cousins », disséminés çà et là dans le vieux Paris. La Pierre-au-lait était proche de la tour Saint Jacques. De nombreux quartiers de Paris possédaient ces « hautes bornes » dont tout portait à croire qu’elles fussent des menhirs préhistoriques. Il y en avait une rue de Latran, près du collège de France. Les autres se trouvaient à St Germain des Prés (le caillou rouge), près de Notre Dame des Champs, dans les villages de Chaillot, de Montmartre, de Ménilmontant et de Belleville…

Le quartier du Gros Caillou, tient son nom d’une haute borne au niveau du 58 de la rue Saint Dominique. L’ancien nom de cette rue était le « Long Gray », c’est à dire le « long grès », matière constituant la fameuse pierre. Celle-ci était située devant une maison de passe, qui fut détruite à la fin du XVIIe siècle, en même temps que le vestige préhistorique.

La rive droite possédait aussi ses mégalithes. Ainsi la rue de la Pierre Levée, dans le onzième arrondissement, garde-t-elle mémoire d’un dolmen découvert au XVIIIe siècle…