Parmi ses nombreux rêves de grandeur, Napoléon voulait que le Louvre fût relié au Trône (l’actuelle Nation) par une grande avenue. Au centre de celle-ci devait être bâti le Palais Municipal, censé remplacer l’Hôtel de Ville du Boccador, lui-même transformé en… bibliothèque ! Dans son délire impérial l’empereur voyait les choses « à l’antique » : ainsi rêvait-il de bâtir un Temple de la Paix au sommet de la colline de Montmartre (jusqu’alors dédiée à Mars, dieu de la guerre…). Il voulait également que le projet prérévolutionnaire d’une église dédiée à Marie-Madeleine, dans le quartier de la Ville l’évêque, se transformât en édification d’un temple de la Gloire. Ceci explique pourquoi la Madeleine a la forme d’un temple grec…

L’Arc de triomphe de l’Etoile devait pour sa part se trouver à l’entrée des Boulevards, au niveau de la rue St Antoine. Et si sa construction n’avait pas été achevée après la chute de l’Empire, un certain Bruyère proposait de transformer ses fondations déjà existantes en base d’un gigantesque château d’eau (alimenté par le canal de l’Ourcq!) d’où jaillirait une rivière qui dévalerait les Champs Elysées jusqu’à la Concorde !

Et puis il reste cette gigantesque statue d’éléphant que le Corse aux abeilles voulait voir édifiée au centre la place de la Bastille…

Autre éléphant -mais plus ancien- celui que Ribart avait entreprit de construire sur la Butte de l’Etoile, en 1758. Contrairement à celui de la Bastille, ce pachyderme est resté à l’état de projet : gigantesque et creux, il devait contenir des salles de concerts, des salles à manger, une rivière artificielle entourée d’une fausse forêt, l’eau quittant la statue pour sortir par la trompe. Les oreilles auraient été de vastes « hauts-parleurs », destinés à faire entendre dans la ville les concerts donnés à l’intérieur de l’animal… Ô poésie !