Vivre à Paris

Les Eglises dévoyées sous la révolution

Les français sont des champions de la récupération, de la seconde main. Disons qu’en un pays où la bouche est reine, on a l’art d’accommoder les restes.

Fond de frigo, fond de tiroir et bientôt l’on cite Lavoisier : «  rien ne se perd, rien ne se crée, tout se tranforme ». Et lorsque l’idéologie s’en mêle, ça peut faire des étincelles. Ou du moins de joyeux décalages.

Ainsi il est toujours amusant de rappeler l’usage que les révolutionnaires ont fait des grandes églises parisiennes, avant que celles-ci ne retrouvent leur emploi premier, généralement sous l’Empire.

St Germain des Prés devient une fabrique de Salpêtre (la Raffinerie de Salpêtre de l’Unité). Après avoir été un temple de la raison, Notre-Dame est transformée en dépôt de vin. Notre-Dame des Victoires devient quant à elle « Bourse des valeurs », de 1796 à 1804. La destinée de la Paroisse royale de St Barthélémy (dans l’île de la cité, rasée par Haussmann pour y mettre le tribunal de commerce) est plus festive : elle sera successivement théâtre, salle de bal et enfin loge maçonnique. Enfin l’Eglise du Dôme, aux Invalides est un temple de Mars, St Pierre de Montmartre un temple de la raison, et Saint Merri un temple du commerce et temple théophilanthropique.